dimanche 17 janvier 2010

POISON de Dior


Souvent décrié, je ne puis m'empêcher et ce depuis 1985 (date de sa création) de lui porter une admiration certaine. Poison est un cardinal indécent, un velours pourpre, une douce incandescence... J'ai le souvenir de l'avoir découvert sur la route qui me menait chez moi, dans un bus que je prenais quotidiennement lorsque j'étais lycéenne. Une camarade de trajet en avait obtenu une fiolette et m'avait tendu le minuscule objet en me disant, "tiens c'est pour toi qui aime tant les parfums...!"
Très vite, je m'en suis offert un flacon mais sans jamais oser le porter, à l'époque. Je ne me sentais pas prête à afficher le mystérieux trouble que pouvait me provoquer ce parfum, et me contentais donc d'en déposer une goutte sur mon pon poignet les jours où je restais chez moi, et parfois aussi avant de m'endormir. Respirer ce parfum me menait vers des terres inconnues mais qu'il me plaisait d'imaginer...
Femme fatale, rouge à lèvres incendiaire, soie, peaux, orages, troubles, me venaient à l'esprit...^^!
Aaah... Poison et pâmoison... ;o)
Peut-être est-ce sa tubéreuse, charnue et charnelle qui me faisait et me fait encore, cet effet...?
On ne peut nier sa provocante richesse qu'on lui reproche si souvent. Personnellement j'aime sa "férocité", son venin, sa présence, son mystère. En matière de parfums, comme il me plait à le répéter souvent, tout est question de modération, de mesure...
Si s'asperger d'Eau de Rochas est aisé, une ou deux gouttes seulement de Poison suffisent à embaumer l'exquise élue pour des heures et des heures, sans jamais tomber dans la démesure.
Poison est unique, véritablement. Il possède une double identité qui convient merveilleusement à mon goût: Une présence altière énigmatique et impénétrable mais aussi une suavité aux confins du gourmand qui m'évoque une tarte aux myrtilles saupoudrée d'épices, sortant du four...
Glace, feu...

notes de tête:
Coriandre, Baies sauvages, Prune, Epices, Fleur d'Oranger

notes de cœur:
Rose, Tubéreuse, Oeillet, Cannelle

notes de fond:
Ambre, Santal, Opoponax, Musc

10 commentaires:

  1. Poison est un de mes premier coup de coeur.
    Mon papa l'avait offert à ma maman il y a bien longtemps... il s'etait même trompé car ma chère maman voulait un flacon d'opium :)
    Ma maman l'a donc peut porté, le flacon est toujours dans sa salle de bain.. et l'odeur n'a pas bougée.
    Je devais avoir une petite dizaine d'année, et je piquais discretement quelques gouttes de ce joli flacon.
    Je le trouve toujours tres beau, comme tu le dis, toute est question de dosage. il est divin avec seulement une goutte.
    j'aime ces notes confites et épicées.
    Je suis triste de le voir toujours en bas des rayons des parfumeries, souvent un seul flacon poussiereux et un testeur au bouchon jauni.. pourvu qu'ils ne l'arretent pas..

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  2. Merci Light-Blue pour ce commentaire ;o)
    Je suis moi aussi dépitée de constater la piètre mise en valeur de ce parfum dans certaines boutiques. Il y a quelque chose de pathétique dans cette forme d'abandon. Les modes (ou du moins ce que l'on nous "oblige" à apprécier) ravagent parfois de beaux édifices...
    Poison, Père de tous les autres flankers dont l'écoeurant et grassouillet Hypnotic P. (sorry pour les aficionadas...), mériterait une place plus digne de son étrange beauté, dans les rayons.
    Enfin...au moins a t'il gagné sa place dans nos coeurs, pas vrai Light-Blue...? ;o)

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  3. Oui tout à fait d'accord.
    Je trouve ça d'ailleurs pas terrible toutes ces déclinaisons autour de Poison. Ils auraient pu se creuser un peu le ciboulot..

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  4. j'adhère à ce que vous dites...longtemps mon rapport avec poison a été conflictuel, d'une part il me rappelle une grande blessure d'amour, d'autre part je l'ai longtemps associé à des femmes trop maquillés, trop sophistiquées, qui le portait en s'en aspergeant...

    Je l'ai redécouvert il y a deux ans, et je suis retombée amoureuse...une goutte au creux de la nuque, une goutte au creux des seins, une goutte sur chaque poignet...Et il est parfait...

    Je le trouve mystérieux, envoûtant, (la tubéreuse) avec une pointe d'innoncence (la myrtille...)

    Toutes les déclinaisons autour de lui, et qui n'ont rien à voir, on fini par le tuer...dommage.

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  5. Merci Poppy de nous faire partager ton ressenti au sujet de Poison, puisse t'il nous ravir encore longtemps...

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  6. Poison une pure merveille, merci Jeeks de nous faire partager ces petits moments de delicatesse...

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  7. La description est très belle, et me fait presque regretter de ne point le supporter, ce Poison !

    Tout a très mal commencé entre lui et moi, un rendez-vous manqué, peut-être...

    Je me souviens de sa sortie, et du grand magasin lillois où je passais beaucoup de temps à flâner entre les stands de parfum.

    Le stand Dior.
    Un énooooooooooorme flacon factice de Poison trônait sur le comptoir.
    Une énooooooooooooorme conseillère Dior, toute de vert et violet vêtue, trônait à ses côtés.
    Depuis, j'ai toujours associé la silhouette de cette dame au flacon de Poison : une petite tête trop maquillée posée sur des formes colorées plus que généreuses.

    Et surtout, surtout, elle avait ce fameux flacon greffé à la main, et régulièrement, vaporisait Poison dans l'air, au grand dam des vendeuses des stands voisins : on ne sentait plus les parfums concurrents, étouffés qu'ils étaient par Poison !!!
    Et ça se chamaillait, ça se battait presque, pour faire cesser cet emPOISONnement !!!

    Le rayon parfums du grand magasin a donc été infréquentable pour moi pendant des siècles.

    Las ! De retour à la librairie où je travaillais, parmi mes livres d'art bien-aimés, où je me croyais en sécurité olfactive, j'étais envahie à longueur de journée par les effluves de Poison, imprégnés sur les vêtements et sur la peau de toute visiteuse qui était passée auparavant par le grand magasin et son incontournable stand Dior !

    Jusqu'à ce jour où, coincée dans la foule d'un métro bondé, le Poison s'insinua en moi, et me valut un de mes plus beaux évanouissements : overdose de ce parfum fort, mêlé à des odeurs corporelles pas forcément nommables, et à la chaleur étouffante de l'été lillois ( si, si, çà arrive ! ;-) )

    J'ai fui Dior et ses parfums pendant des années, suis passée à coté des nouveautés comme des classiques jusqu'au changement de siècle.
    J'y suis depuis revenue, en prenant mon courage à deux mains ( et heureusement, d'ailleurs ! Je suis très éprise de Miss Dior ! ), mais ressens toujours la même aversion pour Poison et ses déclinaisons, au point d'être prise de malaise à la vue d'un flacon !!!

    Quel dommage...

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  8. Oooh Merci Valdelia, de nous avoir fait partager cette experience (pas très heureuse, j'en conviens) mais fort intéressante au demeurant. ;o)
    Oui avec Poison c'est un peu "tout ou rien"!

    J'imagine non sans un brin d'amusement, cette dame gironde dans sa frénétique pulvérisation de Poison!
    Ah dame Valdelia! Et pourtant, un seul mot de vous eut suffit à la réduire au silence olfactif....Quoique...

    Plus sérieusement si j'avais été bombardée de Poison en 1985 ou 86, je crois que j'en aurais été dégoûtée moi aussi, mais heureusement c'est à la goutte que j'y suis allée, et il n'y a qu'ainsi (aujourd'hui encore) que je l'apprécie au plus haut degré.

    Un grand bonjour à Lille! :o)

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  9. bonjour jeeks,

    un petit mot en passant pour votre joli blog bien écrit et très agréable!

    ça me fait penser qu'il faut que je l'ajoute à ma liste de blogs!

    à très vite, sur le blog ou sur le forum...

    sophie (my bluehour)

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  10. Ah bonjour Sophie :o)!
    Je me souviens très bien de nos échanges à propos de l'Heure Bleue!
    Merci pour le petit mot! Toute contente, je suis!
    Je vais moi aussi de ce pas, rajouter "my bluehour" dans ma liste!

    A tout bientôt!

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