mardi 1 novembre 2011

HABANITA de Molinard


C'est simplement une évocation...Mon ressenti.


-A écouter ou "à vivre", Oblivion d'Astor Piazzolla -


Buenos Aires. Il pèse dans ce bouge sordide, une atmosphère moite, opaque et obscure. Cuir, sueur et fumée de cigares. Elle s'en moque car, il l'attend.
Elle entre, l'aperçoit et lui adresse un regard magnétique tandis qu'il la saisit fermement par la taille. Sur la plainte déchirante du bandonéon, ils se livrent alors à la lascivité mélancolique d'un tango de fin de nuit. Scellement de leurs regards, désir de leurs bouches qui taisent des milliers de mots. Pour un instant, un seul, le temps d'une danse, ils rompent chaînes et menottes, bâillonnent les colères qui ne leur appartiennent pas et se libèrent de ce maelstrom intérieur qui les habite.
De sa cheville fine, elle effleure la jambe de l'admirable, celui qui mène la danse. Elle suit son pas, s'en détourne, revient. Là, tout au bout d'un souffle, ils coulent tous deux lentement dans les bas-fonds de cette mélodie viscérale qui les aspire...

Elle sait que quand la dernière note de ce tango sera jouée, elle tournera les talons et entrera dans la lumière blafarde du jour....C'était un rêve, juste un rêve...Oblivion.



Notes de tête: Pêche, Bergamote, Fleur d'oranger, Framboise
Notes de cœur: Racine d'iris, Rose, Ylang-ylang, Héliotrope, Jasmin, Lilas
Notes de fond: Cèdre, Benjoin, Vanille, Mousse de chêne, Cuir, Ambre, Musc

17 commentaires:

  1. Juste une question, tous ces jolis textes évocateurs de l'atmosphère qu'inspire un parfum sont-ils de vous? Si c'est le cas, je vous encourage à écrire, "sans blague" ;-) vous êtes douée.

    Mère Denis.

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  2. @ Mère Denis,

    Bonsoir et merci pour votre commentaire. Pour répondre à votre question, et "sans blague" aucune, oui ces textes sont bien de moi. Absolument et entièrement.

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  3. Je crois que j'aime mieux encore les évocations d'un parfum, plutôt qu'une description plus "technique" ...Celle-ci est "woaw!" c'est tout à fait ça Habanita... Tango, passion, cuir, sueur ,havanes et Oblivion de Piazzolla. Merci infiniment Jeeks pour ce mini-scénario qui me transporte!

    Marie

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  4. C'est une bien belle évocation parfumée. Bravo !

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  5. @ Marie et Anonyme,

    Merci beaucoup pour vos commentaires.

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  6. Je porte Habanita depuis plus de 20 ans et je viens de trouver votre évocation. C'est si beau...si beau.
    Vous êtes vraiment bien inspirée. "Une femme tout simplement..." dites-vous? Peut-être mais...quelle sensibilité! Belle écriture, vraiment!

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  7. @ Anonyme,
    Merci beaucoup pour votre passage ici et ce commentaire qui me touche.

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  8. Jeeks (bisous bisous au passage!), est-ce que tu as déjà senti Fumerie Turque? Oui j'imagine que tu l'as déjà senti! Eh bien, je lui trouve une parenté avec l'Habanita que je connais. Je m'explique, j'ai eu par hasard, il y a plusieurs années, un flacon d'Habanita à moitié plein qui faisait partie d'un lot de flacons qui se sont avérés être des vintages. Mon flacon est sûrement un peu différent de l'actuel, je crois qu'il est plus vanillé, certaines notes sont sûrement un peu passées... je ne suis pas certaine qu'il ait été conservé dans de bonnes conditions.
    Mais quand je le sens, je lui trouve vraiment un air de Fumerie Turque dans les notes de tête.
    Est-ce que tu penses que l'Habanita actuel ressemble encore au Lutens?

    Louvette Smith!

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  9. Miss Smith! (smoutch&smack au retour!) Quel plaisir de te lire ici! Alors je vais te décevoir mais je n'ai plus le souvenir de Fumerie Turque...Hélas. Je l'avais senti il y fort longtemps dans la version échantillon en concrète. Je crois me souvenir qu'il m'avait interpellée. Mais j'ai beau creuser et parvenir tout au fond de ma mémoire olfactive...non je ne m'en souviens plus véritablement. Les flacons d'Habanita, même vintage sont "moulés" dans un verre noir opaque, ils ont donc tendance à bien vieillir. Je pense que même si les notes de têtes sont un peu altérées, tu trouveras un parfum d'exception dans les notes de fond! Une poudre "cuirée", vanillée et réglisse amère...sombre mais captivante. J'ignore si tu trouves des notes semblables dans Fumerie Turque, mais c'est très probable!
    Le nouvel Habanita est je trouve encore assez conforme à celui que je connais depuis bien longtemps! Il existe notamment une version extrait qui est de toute beauté et pas forcément très onéreuse. A tester! ;-)

    A bientôt Miss Louvette Smith!

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  10. Il faudrait que je trouve des fiolettes pour te faire des échantillons de Fumerie Turque et de mon flacon d'Habanita, si tu en as, fais-moi signe!
    Je retrouve dans Fumerie des notes cuirées et épicés, oui! Le fond est gourmand mais Habanita est plus vanillé.
    Il y a quelque chose de sombre, d'ambigu dans ces parfums, tu as raison...

    Il faudra que je teste l'Habanita actuel ;-)

    Je t'embrasse, à bientôt,

    Louve

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  11. Ma Louvette des Bois,
    Les fiolettes j'en suis complètement démunie, hélas! Mais je te remercie pour ta proposition.
    Décidément ils doivent avoir beaucoup en commun ces deux parfums!
    Je t'embrasse aussi Miss Smith!

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  12. Coucou Belle Enfant,

    Ahhhh Habanita ! Qu'en dire sans paraître trop élogieuse ? Un de ceux qu'on n'oublie plus une fois qu'on l'a porté, après moult vagabondages olfactifs, raisonnables, déraisonnables, j'y suis revenue cet été par le biais de sa version edp qui comme on le dit maintenant "déchire grave sa race" :-)
    Encore plus décadent, insolent, pulsatile, charnel, caliente à souhait. Il déploit ses notes de coeur, plus sombres et plus tabacées/vanillées comme un long ruban, les notes hespéridées du départ sont atténuées, on entre plus dans le vif du sujet. Et cela pendant des heures, où il se patine juste un peu et se saupoudre de cette note légèrement poudrée, féminine en diable.

    Je ne vois cependant aucun trait commun avec Fumerie turque, qui est à mon nez beaucoup plus animal/civette, un fond qui revient sans cesse comme un thème d'"after shave" qui le rend trop âpre et masculin à mon nez. Je ne lui trouve pas de rondeur, mais seulement un bel effet fourrure hélas totalement gâché par une note (très persistante quoi qu'en fond) euh... d'anis !

    Bisettes

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  13. Oooh my sweet Livy!
    Mdr! "déchire grave sa race!" 'tain! Comment tu m'causes toi! Trop du délire! T'es oufette ou quoi?!
    Non, sans blague...
    Comme je te rejoins dans ton ressenti sur Habanita. Il est hmmmm, somptueux, passionné, rouge et noir... il est réglisse, caramel, vanille, poudre de riz...arrghh. Retenez-moi ou je fais "dans le bonheur"!
    Fumerie Turque je n'en ai plus souvenance hélas. Etrange que son fond soit anisé (pastis ou marie brizar?).

    Big Bisettes ma Liv'.

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  14. De l'anis gras, très gras :(((

    Bisettes

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  15. Dites-donc vous avez bien bossé ces derniers temps et j'ai un sacré retard de lecture moi !

    Encore une belle évocation de ce parfum dont je comprend par vos dernières lignes listant ses notes pourquoi je n'ai pas pu m'y attarder. Définitivement un parfum qui ne me parle pas.

    Fumerie Turque en revanche je l'aime plutôt bien, à sentir à nouveau chère Jeeks, Louvette a raison !
    (Par contre je pense que la parenté est assez limitée, j'ai le plaisir de retrouver dans FT le tabac qui me paraît défaillant dans Habanita)

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  16. Et j'oubliais, curieux cette histoire d'anis, je n'en ai pas ce souvenir là pour ma part, pourtant un fond d'anis gras m'aurait gêné je pense.

    Il faudra que j'y remette le nez un de ces jours moi aussi...

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  17. Mon bon Druide, vous me faites travailler ce soir! :D
    Ah? Et quelles sont les notes qui font que définitivement ce parfum vous incommode?
    C'est curieux, j'ai beaucoup porté Habanita ces derniers temps et je lui trouve une note tabac (feuilles vertes, à peine séchées), un peu amère dans les notes de têtes et de coeur. Je me suis laissée dire que l'edp qui sortira au courant de ce même mois de mars sera plus "tabac" peut-être aura t'elle l'heur de vous mieux plaire...?

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