samedi 10 septembre 2011

Ma réponse aux regards ahuris...

Lorsqu'il m'arrive d'évoquer au cours d'une discussion, mon inclination pour les parfums, on me regarde souvent avec un sourire entendu, un peu surpris : "Aah...? Les parfums?...Remarque c'est intéressant hein les parfums... Et puis il y en a tellement, qu'il y a toujours quelque chose à en dire!" Alors, avant de changer de sujet de conversation et d'opter pour un propos plus "convenu", je rentre en moi-même quelques secondes et je me demande si on me perçoit comme une "originale", une "douce rêveuse", pas très aux prises avec la réalité.
En fait tout s'explique: A mon sens les parfums "exhalent" mais surtout "expriment" et comme pour moi il s'agit d'une forme de langage, j'essaye de le déchiffrer et de comprendre.

Il m'apparaît que les parfums que nous choisissons (ou que nous ne choisissons pas, préférant nos propres odeurs corporelles!) en disent plus long sur notre personnalité et sur la phase de vie que nous traversons, que notre façon de nous vêtir, nos attitudes, nos fards et autres accessoires.
Les parfums véhiculent des émotions que nous ressentons parfois lorsque nous nous approchons d'une personne, ou lorsque nous ouvrons un flacon. Ils peuvent procurer les plus exquises sensations mais aussi susciter les plus vives répugnances! Transmettre une forme d'allégresse ou encore d'amère douleur... Souvent de l'indifférence aussi!
Il me semble aussi que comme toute sélection, celle du parfum relève de l'inconscient. Ici, nos choix et goûts naissent des profondeurs de notre mémoire olfactive.
Lorsque nous élisons une senteur (que ce soit pour un jour ou pour la vie) nous optons pour une immense bouffée de ce que nous sommes, de ce que nous vivons, de ce à quoi nous aspirons!
Les parfums sont une vivante expression (voire une projection!) de ce que nous aimerions être.
La façon dont nous les portons aussi (discrètement ou de manière envahissante) est tout à fait éloquente!
Il y a dans les parfums, une portée, des notes, qui fredonnent un air qui nous touche et nous ressemble.
Et puis enfin, il y a le plaisir qu'ils procurent, la gestuelle, les flacons, la touche finale, la poésie des sens, les images qu'ils suscitent dans notre mémoire ou dans notre imaginaire...
On porte un parfum pour se "sentir mieux". Dans tous les sens du terme.

Voilà tout ce qui me donne parfois envie d'embrasser cet univers qui semble farfelu à 98 pourcent des gens que je rencontre ou fréquente et qui pourtant aiment "sentir bon" mais qui ne réalisent pas à quel point leurs choix sont significatifs.
Fascinant le monde des fragrances et pas si fantasmagorique ou inutile que cela dans le fond...

16 commentaires:

  1. Ca c'est ben vrai ça.

    Signé: Mère Denis.

    NB: laissez-les penser ce qu'ils veulent, ils manquent tant de choses, ils sont trop matérialistes.

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  2. @ Mère Denis,
    oui, peut-être, ou probablement sont-ils plus sensibles à d'autres formes d'expressions.
    Merci d'être passée par là!

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  3. Ma chère "Douce rêveuse" (ça c'est un peu vrai quand même!)
    J'espère que je ne t'ai jamais regardée avec des yeux ahuris! Je n'étais pas très "parfums" avant de te connaître, et tu sais combien aujourd'hui ça compte pour moi. Et ça...c'est grâce (ou à cause!!) de toi ma Jeeks (Magics!)
    Bizz, Véro.

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  4. @Véro

    "Douce rêveuse"? Peut-être..."Idéaliste", oui (à mes dépens parfois...)!

    Mea Culpa, maintenant tu ne vis que pour et par les parfums! ;-)
    Bisette!

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  5. Bravo! J'adore cet article. Je m'y reconnais aussi!

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  6. Oh, je vois ça avec du retard...
    (J'avais dû perdre l'habitude de voir de nouveaux articles si vite ici ! :p))

    Bien dit, joli article, moi aussi ça m'amuse les réactions de la plupart des gens quand je parle de ce que je fais ou que je le fais sentir (ce que pour le moment je fais encore peu hors de la sphère des intimes...). Parfois aussi ça m'étonne ou ça me déçoit un peu aussi mais en fait le parfum c'est du sentiment, de l'émotion, un peu de rêve aussi... comme vous avez si bien su le développer ci-dessus.

    Et pour pousser un semi-coup de gueule (plus une constatation désabusée en fait). De nos jours, les gens sont finalement peu en contact avec leurs sentiments, on est souvent dans l'action plus que dans l'émotion et le rêve on ne sait plus bien faire non plus, on rêve oui, mais de rêves préfabriqués, la télé et le Net rêvent pour nous (matériel... nouvelles technologies à tout prix, I-pad, I-phone, I-truc et applications débiles qui vont avec et feux des projecteurs de la téléréalité, du sexy artificiel, pour prendre les exemples les plus tristes à mes yeux.)

    Du coup à part pour quelques "originaux" le parfum tend à devenir seulement un sens-bon fonctionnel, le vivre intensément avec l'émotion et les rêves qu'il peut faire naître c'est un truc de gens bizarres... pour les hommes n'en parlons pas, c'est un truc de gonzesses ... au alors pour les "tomber" (les gonzesses).

    Et moi qui m'intéresse à la création de parfums naturels et sans même avoir des dollars dans les yeux en plus, vraiment n'importe quoi !

    Peu importe soyons rêveurs, une belle parfumerie subsiste, renaît même, peu importe qu'elle reste confidentielle, la blogosphère aidant à partager sur ce sujet finalement on ne se sent pas si seuls avec notre originalité ! ;-)

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  7. Ah Panoramix notre Druide, vous tombez à point! D'abord merci pour votre contribution à laquelle je ne peux qu'applaudir. Je suis tellement d'accord avec vous, notamment au sujet de cette espèce de dictature sournoise, masquée, à laquelle nous consommateurs, bien qu'avertis, nous soumettons trop souvent. Elle nous impose nos désirs, nous invente des besoins, nous inonde de nouveautés dont au fond, nous nous passerions bien.
    On nous prescrit du rêve à la chaîne, du désir qui ne nous appartient même pas au point d'en arriver à ne plus savoir rêver, comme vous le dites plus haut.
    Triste et sinistre... Apprenons à nos enfants à distinguer le besoin de l'envie, le rêve du diktat, à se méfier des modes.

    ... Et, vive la blogosphère qui nous permet de nous sentir un peu moins "isolés" ;-) !

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  8. J'avoue que le regard ahuri, je l'ai eu moi-même, du temps où le virus ne s'était pas encore déclenché: une copine m'avait parlé de sa passion pour les parfums, j'avais pris conscience qu'on peut se passionner pour "ça", ça m'avait laissée perplexe, simplement surprise, et puis j'ai compris quelques mois plus tard!
    Mais le plus gênant pour moi, ce n'est pas le regard ahuri/perplexe, c'est le regard un rien condescendant/méprisant, quand on semble se dire "ohlala, elle s'intéresse aux parfums? elle chute dans mon estime, quelle fille superficielle!" :D

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  9. Bonjour Heidi :-)
    Merci pour votre contribution à ce post! :-)

    Ouuhh oui...Comme c'est désagréable d'avoir à confronter un regard un peu dédaigneux, voire rogue...Dans ces cas, mieux vaut ne pas perdre son temps et...zapper gaiement! Nous seules, Heidi, sommes à même de "j(a)uger" nos degrés de profondeur et de superficialité, pas vrai?!
    J'en profite pour vous féliciter pour votre blog, très chouette! ;-)

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  10. Coucou ma Jeeksie,

    Comme je plussoie à tes jolis mots, fins, délicats et qui traduisent aussi toute la frustration que je peux avoir lorsqu'il m'arrive (très rarement) de parler parfums avec des gens si peu réceptifs qu'on me regarde avec des yeux comme des soucoupes volantes, voire un air condescendant, voire, pire, une certaine/totale indifférence.
    Oui ben on sent bon et alors après quoi ?

    Si bien que j'ai définitivement cessé toute opération de prosélytisme auprès de cet entourage totalement stérile à toute considération olfactive et plus étendue.

    Je garde mes ressentis pour moi, ou les partage avec une toute petite poignée (pincée) de gens ouverts, compréhensifs, amoureux du beau, de l'art, à la conscience élevée aux considérations olfactives et à l'importance et l'impact du parfum sur nos vies.

    Bon, je ne dis pas non plus que je ne fréquente que des rustres, loin de là. Mais j'ai toujours un pincement au coeur lorsque je fais louanges d'un parfum et qu'on me rétorque : ah ouais ça sent bon ton truc.... (no comment).

    Heureusement que la blogosphère fourmille de pépites, dont toi, et Blue Gardenia, font partie. Entre nous, on se comprend :-)

    Grosses bisettes

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  11. Mille mercis ma Livy pour ton adorable contribution à cet humble post sur la désagréable sensation d'être une parfumista parmi les non-perfumistos.
    Je retiens surtout : "Entre nous, on se comprend"
    Alleluya!!! :-)

    Kiss-kiss!

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  12. Tiens, en voila un article qui fait plaisir ! ^^
    J'ai beaucoup aimé le passage "Lorsque nous élisons une senteur (que ce soit pour un jour ou pour la vie) nous optons pour une immense bouffée de ce que nous sommes, de ce que nous vivons, de ce à quoi nous aspirons!".

    Je n'ai pas grand chose à rajouter, je partage vos avis et je me désole aussi du manque de compréhension de mon entourage... Tout en comprenant leur réaction : j'étais un peu comme eux avant de "tomber dans le parfum", je pensais connaitre la parfumerie parce que...Hé bien parce que j'étais déjà rentré dans un sephora, quoi. Et on ne se doute alors absolument pas que le parfum peut se résumer à autre chose que Hugo Boss et Dior... (Ce sont les vieux guerlains qui m'ont "fait passer de l'autre côté", mais ils sont tellement cachés dans les séphoras que peu de monde les remarque et c'est dommage).


    Il y a longtemps que j'ai arrêté de défendre mon point de vu auprès des personnes qui, clairement, ont une vision réductrice du parfum. Il y a aussi longtemps que j'ai arrêté d'essayer d'expliquer que la barrière masculin féminin en parfum n'existe absolument pas (ou si elle existe, c'est la société qui nous l'impose sans autre fondement que la tradition). Cependant je n'hésite pas à conseiller des personnes qui paraissent ouvertes, et sensibles... En général il leur faut très peu de temps pour choper le "virus perfumista " x) C'est contagieux, mais seulement avec ceux qui le mérite.

    Phoebus.

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  13. Phoebus, honneur et plaisir de vous retrouver ici! ;-) (j'aime beaucoup le ton novateur et parfois subversif de votre blog.)

    Merci pour votre contribution qui résume parfaitement mon point de vue. (Et celui de nous tous, fondus de parfums...)
    En effet, si sensibilité il y a, alors peu de temps suffit pour attraper cette fièvre, pas forcément acheteuse, mais "renifleuse", oui... ;-)
    Aaah les vieux Guerlain, sont presque toujours la source de cet interêt explosif...

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  14. Je découvre ton blog un peu par hasrd en ayant cliqué sur presentation de bt.......je suis "tombée en parfum", moi aussi il y a bien longtemps mais je n'en parle pas ou peu, comment exprimer/expliquer et faire partager des parfums tels que "fille en aiguille" de lutens quand on nous empoisonne avec du jus prêt à porter comme et ce n'est qu'un parmi des milliers : loverdose .....A plus de te lire .Wazaka

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    1. Wazaka, comme je suis heureuse de te lire un peu ici!
      ...et comme je te comprends! "Fille en aiguilles" est un magnifique parfum qu'il faut savoir apprivoiser...Il se mérite et, te mérite aussi;-) Il sort des sentiers battus et ce faisant, te donne une allure différente de la masse parfumée, loverdosée. Fais-toi plaisir c'est tout ce qui compte!
      Bisous, plein!

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