dimanche 28 novembre 2010

Patchoujeeks!


Quelle perfumista ou quel amateur de parfum n'a jamais rêvé passer un accord avec un parfumeur, et ce afin d'obtenir de son savoir et de sa technicité un parfum désiré mais jamais déniché sur le marché? Ne Gnou voilons pas la face!
Mais oui... Gnou avons tous ce désir secret de posséder un parfum, un peu unique, qui a été pensé en tandem mais élaboré par un artisan du sillage!
J'ai eu cette idée un matin en me promenant le long du blog d'un "Parfumeur du Dimanche".
J'ai alors osé (!) et lui ai proposé de composer un parfum dont je vantais très succinctement quelques potentielles qualités.
Gnou le savions déjà: je baigne dans une période patchouli, alors c'est tout naturellement que ma proposition s'orienta vers un patchouli que je souhaitais un peu "roots", assez "seventies" mais demeurant toutefois féminin.
Le parfumeur du Dimanche a accepté ma proposition et avec beaucoup d'humilité, il s'est lancé dans l'aventurette avec sérieux et conviction.

Ensemble Gnou avons tracé les principaux axes du parfum souhaité. Il m'a fait quelques propositions toutes plus intéressantes les unes que les autres, parfois même plutôt originales et hardies (un "Petitgrain" de folie fort amusant d'ailleurs!). De nature frileuse et disons-le assez traditionnelle, je me suis contentée d'une formule relativement "classique" mais qui m'apporte beaucoup de satisfaction.

Patchoujeeks, (c'est là son petit nom!) est un patchouli ambré, résineux, baumé et légèrement vanillé. Un patchouli riche! Sa robe ambrée, sombre et mystérieuse est à l'oeil, annonciatrice d'un exubérant sillage.
On se laisse étourdir par la profondeur de ses notes de tête liquoreuses, légèrement camphrées et boisées. Puis le temps passe, la matière s'épaissit et il s'enfonce dans un registre plus moelleux avec en sourdine cette note assez omniprésente et tout à fait exquise: un accent que je qualifierais de "dermophile indien", baumé et très légèrement infusé de vanille.
Ensuite le patchouli prend toute sa mesure. Il est le patriarche de Patchoujeeks, accompagné de ce baume quasiment "mystique", il se déploie avec assurance mais sans ostentation.
Patchoujeeks est parfaitement équilibré, aucune note ne dépasse l'autre pour s'imposer.
Le patriarche patchouli entreprend alors un long et paisible voyage, calme et serein, diffusant sa douce chaleur presque "cacaotée" à fleur de peau. La note savamment dosée de vanille (ni trop, ni trop peu) lui conférant une suavité assez féminine et troublante.
Patchoujeeks est un somptueux patchouli hivernal qui n'est pas sans me rappeler le luxuriant Ambre Sultan de Serge Lutens.

Je ne suis pas du genre à me mettre à Gnou devant un parfum, mais celui-ci répond parfaitement à mes attentes en la matière: Un patchouli différent de mes deux patchoulis favoris (Patchouli Patch et Intrigant Patchouli) mais merveilleusement complémentaire! Patchoujeeks est chic, sobre, et envoûtant! J'aime beaucoup!


Ses notes: Patchouli, Cèdre de Virginie, Santal, Labdanum, Baume du Perou, Vanille.

mardi 9 novembre 2010

Louanges Profanes, Parfumerie Générale.


Louanges Profanes... Curieux, je crois que je l'aime tant que j'ai du mal à gloser sur le sujet.

A vrai dire, je crois que je voudrais me contenter de "le définir"avec des onomatopées. Cela donnerait:


"Hmmmm, ooohhhh, aah, yummmi, , , fiouuuuu, woooaaw".

Mais que pourriez-vous y comprendre ?


1-Que j'ai été lobotomisée par une bande d'extra-terrestres sans scrupules et qu'ils m'ont greffé la cervelle de Pariis Hilton en lieu et place?


2-Ou bien que je bois mes parfums au litre, un verre de pastis N°5 à l'apéro, un petit verre de Coco au repas, un chtit canon de l'Heure Bleue en guise de digestif et un Intrigant Patchouli on the rocks, pour finir la soirée?

3-Ou encore...Les composants chimiques des parfums me sont montés à la tête et ont engourdi l'unique neurone qu'il me reste.


En réalité, ce parfum m'invite à de curieuses sensations...


J'y sens la joue rebondie, dodue et rosie d'un enfant radieux. Je me délecte de sa douceur fleurie et lactée.

Pour moi (et pour simplifier un peu) Louanges Profanes est une fleur d'oranger ronde, suave, dont on aurait laqué et adouci les notes agrumées, un peu piquantes, et ce à l'extrême. Le résultat est d'une onctuosité fleurie incomparable mais en se gardant bien de tomber dans quelque mièvrerie que ce soit.
Cette fleur d'oranger est lumineuse et sans irrégularité aucune, elle s'épanouit sur la peau avec la suavité d'une crème délicate.

Louanges Profanes a décidément quelque chose de céleste: nuages de crème, azur bleu bébé, plumes caressantes, choeurs angéliques.


Plus les minutes passent plus je détecte en fond une note que je qualifierais d'"épidermique" en ce sens que j'y sens (believe me or not) une note de "peau" sublimée, un peu baumée.


Louanges Profanes n'a pas une évolution remarquable, c'est un parfum assez monolithique, mais je crois que c'est la première fois que cela me satisfait pleinement. Oui! C'est tellement mieux ainsi! Les notes de têtes si tendres et sensuelles s'enroulent autour de son hôte pour ne plus le quitter des heures durant. Réconfortantes, un peu miellées et moelleuses mais sans être sirupeuses.

Ce parfum se démarque du reste de la gamme Parfumerie Générale et de la signature de Pierre Guillaume, qui joue habituellement sur des cordes plus épicées-boisées-animalisées-crémeuses.

Louanges Profanes est une mélodie jouée à la harpe, une prière adressée à la plus diaphane et lumineuse des créatures astrales.


Sa tenue et son sillage sont impeccables.

Les notes que vous détecterez peut-être: Néroli, Aubépine, Infusion de Lys, Fumée d'encens, Benjoin et Bois Saint.
Et pour en entendre parler avec passion et expertise, Mr Pierre Guillaume en personne, c'est ici:

Video Pierre Guillaume